Bouts du monde : Lovo (Zaire)
J'ai vécu 4 ans (1987-1991) au Zaire, appelé maintenant RDC (République démocratique du Congo).
Durant 4 ans, j'ai passé de nombreuses journées en brousse à la recherche de particularités. Puis un jour, à Kimpésé, à la mission catholique, j'ai croisé la route de mon ami Jean Souza qui était l'aide du père De Munck. Le père De Munck s'était intéressé dans les années 60-80 aux vestiges historiques de la région. Il était malheureusement décédé mais Jean se souvenait de certains endroits où l'on pouvait trouver des peintures rupestres et d'autres vestiges préhistoriques.
N'étant absolument pas du domaine, je m'étais à l'époque renseigné sur ces peintures au musée de l'Afrique Centrale de Tervuren à Bruxelles. Cependant, je n'avais pas obtenu d'informations détaillées.
L'article qui suit est illustré par les photos que j'ai prises à l'époque. Le numérique n'existait pas et la qualité s'en ressent. D'autres photos sont des résultats de la numérisation de film vidéo8 analogique et la qualité est loin d'être parfaite. Entre 1990 et septembre 1991, je suis retourné au moins 5 fois à Lovo. J'ai aussi visité d'autres sites situés dans la région du Bas Congo (Bas Zaïre à l'époque) dans le secteur de Luozi. Malheureusement je ne me souviens plus exactement du lieu.
A l'époque de la colonisation Belge, ce site était parfois visité par les habitants de Léopoldville. Il était, dans les années 80, 90 totalement oublié et l'on y rencontrait que quelques villageois et encore assez rarement. Certains sites de gravures ou peintures étaient connues, d'autres n'étaient jamais fréquentées.
Certaines photos ne sont pas très représentatives mais j'ai décidé de toutes les publier.
Sur internet, j'ai réussi à trouver ce texte :
"A la différence des arts rupestres du Sahara ou d’Afrique australe, richement documentés, ceux d’Afrique centrale restent encore aujourd’hui largement méconnus. Cette région se différencie des autres par la prégnance d’un art peint et gravé non figuratif. A l’échelle de la sous-région, la République démocratique du Congo est pourtant connue depuis longtemps comme ayant l’une des plus importantes concentrations de sites rupestres. Le Bas-Congo à lui seul compte près de 145 sites, dont plus de cent dans le massif de Lovo.
Ce massif, peuplé par les Ndibu, un des sous-groupes kongo, se trouve au nord de l’ancien royaume de Kongo. En 1483, lors de leur arrivée à l’embouchure du fleuve Congo, les navigateurs portugais furent frappés d’y découvrir une structure politique centralisée.
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Gravures faites par Diego Cao à l'embouchure du fleuve.
A son apogée, vers la seconde moitié du XVIème siècle et la première moitié du XVIIème siècle, le royaume de Kongo s’étendait à cheval entre les états modernes de la République démocratique du Congo, l’Angola et le Congo-Brazzaville sur une superficie allant jusqu’à 130 000 km2. Suite à la conversion au christianisme de plusieurs rois dès le XVème siècle, missionnaires, ambassadeurs et commerçants ont pu décrire de manière assez précise la vie quotidienne et religieuse de l’ancien royaume. Bien que le royaume de Kongo soit, à partir de 1500, l’un des mieux documentés de toute l’Afrique tant par les sources historiques que par les sources ethnographiques et anthropologiques pour les périodes plus récentes, il reste méconnu archéologiquement.
Avec 102 sites (dont 16 grottes ornées), le massif de Lovo contient la plus importante concentration de sites rupestres de toute la région. Sur environ 400 km2 se dressent des centaines de massifs calcaires au relief spectaculaire percés de nombreuses grottes et abris sous roche. Jusqu’à présent, aucune recherche de grande ampleur n’y avait encore été conduite et l’âge de ces représentations rupestres restait toujours incertain."
Ce sont dans ces blocs rocheux que l'on trouve des grottes ou abris sous roche dans lesquelles sont situées les vestiges.
Le jardin d'hiver : C'est une cavité entre 2 parois dans laquelle poussaient de nombreux arbres. Les Belges y avaient installé des tables et des sièges et l'avait appelé le "Jardin d'hiver"
Dans un premier article, je n'avais mis que les photos qui semblent les plus pertinentes. Cependant le nombre de peintures est tel, que même certaines qui semblent inintéressantes peuvent receler des informations importantes.
De nombreuses peintures représentent des animaux ou des scènes de chasses.
On pourrait imaginer que ce personnage est un 'Nkondi' (dérivé de Konda qui signifie Chasser). La particularité d'un Nkondi étant d'être représenté par une statuette plantée de clous.
Sur le sol de l'abri sous roche, on a gravé des signes. On retrouve un peu partout l'ellipse avec un quadrillage à l'intérieur ainsi que les lignes brisées.
En changeant d'abri sous roche, on peut voir d'autres signes.
REMARQUE : La couleur bleue qui apparait sur certaines photos n'est pas réelle. Elle est due au dispositif d'éclairage rudimentaire dont je disposais à l'époque.
On voit, sur cette photo, le dessin d'un personnage tirant sur une forme qui pourrait être un serpent. En dessous, à droite, on distingue une forme anthropomorphe..
Figures avec points à l'intérieur. On retrouve les mêmes graphismes sur une peinture au Mali (Les 2 photos de droite)
La figure centrale pourrait être un masque (?). A côté, une peinture anthropomorphe semble partiellement effacée.
Des croix. Cependant, cette photos pourrait ne pas avoir été prises à Lovo mais aux environs de Luozi
Représentation du soleil? La figure de la photo de droite ressemble au tracé situé à droite du 'soleil'
La figure la plus à gauche en bas représente une forme humaine. On distingue la tête et un bras levé avec une main. En haut à gauche, on distingue une croix.
Alors que de les peintures précédentes sont de couleurs noires, celles qui suivent sont rouges.
C'est carrément une fresque : Visiblement, cette scène représente des guerriers avec une épée et un bouclier. Sur la gauche, un des guerriers est couché. Au milieu de la scène, il y a une main et des signes magiques. (Environ de Luozi)
Certaines gravures de la régions de Banfora au Burkina Faso présentent certaines similitudes avec les représentations du Bas-Zaïre.