MES BECANES
Je n'ai pas de photos de mes premières motos. A l'époque, la photographie n'était pas encore inventée. A 14 ans mon premier cyclomoteur fut un 103 Peugeot acheté neuf en 1972.
Puis l'envie d'autre chose me poussa à acheter de l'occasion, tout en gardant le 103 Peugeot. Je faisais donc l'acquisition d'un BB 104 Peugeot de 1963. Il avait l'avantage de ne pas être bridé à 45 km, ce qui était bien pratique lors des courses entre copains.
La fréquentation assidue des casses me permit de trouver un cadre de cyclomoteur BB Peugeot 3 vitesses à main. Je l'achetais pour 50 FF en 1973. Le moteur étant serré, il était inutilisable. Toujours dans les affaires, j'échangeais une mobylette acheté 50 FF contre un moteur qui s'adaptait correctement. Elle n'était pas vraiment neuve mais pour 100 FF que demander de mieux. Un machine à vitesses coutait à l'époque dans les 2.000 FF
Elle avait la maladie de toutes les Peugeot de l'époque, à savoir que la seconde décrochait en particuliers dans les côtes. La solution étant de passer directement de première en troisième ou de serrer très fort la poignée, ce qui n'était pas toujours concluant.
Lassé des machines d'occasion et ayant touché un peu d'argent suite à un accident avec mon 103, j'achetais neuve, en 1974, une Flandria SP 537. Une "Flampète" comme on disait à l'époque. Elle avait 4 vitesses à main et celles-ci ne décrochaient pas. Malheureusement, ce cyclomoteur était bridé à 45 km et roulait moins vite que la BB Peugeot à vitesses.
Je l'équipais donc d'un carbu de 19 et d'un pot de détente puisque c'était la mode à l'époque. Ce qui finalement ne changea pas grand chose vu que les lumières n'avaient pas été agrandies, le pot n'était pas accordé et la démultiplication finale restée d'origine. A 15 ans on ne connait pas tout d'autant plus que je me débrouillais seul et qu'internet n'existait pas
J'ai eu aussi quelques temps une Motobécane de 1942 avec 2 vitesses au réservoir. Celle-ci aussi, trouvée dans une casse.
Etant la risée de mes pôtes en Gitane Testi et autre Motobec LT2, je décidais d'acheter un CB125S HONDA, en assurant mes parents que ça ne roulait pas plus vite que la Flampète. Ce fut ma première vraie Moto. Je l'achetais en 1975.
Ce n'était pas un monstre de puissance mais elle consommait peu (3 litres/100km) et atteignait quand même le 110 kmh.
Avec celle-ci, je faisais mes premières grandes virées dont un moitié de tour de France en 1976

C'est la première photo disponible de mes différentes motos
Celle-ci a été prise lors d'une "virée" à la Faute sur mer. Ma 125S était de couleur "chaudron métallisé".
C'était une machine très solide. Cependant, lors d'une course avec des pôtes durant l'été 1976 sur la route entre Nantes et Vannes, je serrais le moteur; mais il ne se bloqua pas et je pus effectuer le reste du voyage et retourner à la maison. Rapidement je remplaçais le piston et le cylindre.
Je la revendais à un copain d'école en 1977 après 2 ans de bons et loyaux services et quelques 30.000 km

En 1977, l'année de mon BAC, j'achetais, avec l'argent de mon accident de 103, une HONDA 500 FOUR neuve à Parthenay chez "Bonus Moto", entrant ainsi de plain-pied dans le monde de la motocyclette. Je passais mon permis une semaine après sur une HONDA CB 250.
La perspective d'effectuer des voyages plus lointains s'offrait à moi. D'autant plus que j'avais maintenant 18 ans et que je pouvais sortir des frontières sans autorisation paternelle.
Mon premier voyage en 1977 fut en Europe. D'abord vers St Tropez et le Sud de la France puis l'Italie, la Suisse avec un arrêt à Vevey pour la fête du vin et pour finir, l'Allemagne.
Je n'ai malheureusement pas de photo de ce voyage.

En 78, avec 4 autres pôtes et 2 autres motos, nous partions en Gréce en traversant la Yougoslavie.
Le voyage aller-retour dura un mois avec un petit détour par la Suisse en rentrant.

En 79, je mis pour la première fois les pieds en Afrique.
Ce fut pour aller au Maroc en passant par l'Espagne. Nous partîmes à 2 sur la 500 Four.
Durant tous les voyages effectués à cette époque avec cette moto, je n'ai jamais eu de panne majeures. Elle était vraiment d'une solidité à toute épreuve.
Avec un ami, nous avions racheté en épave une Yamaha RD 350 puis après l'avoir refaite nous l' avons vendue.
A cette époque, je faisais aussi l'acquisition d'une CB250 HONDA de 1972.
Une ancienne machine d'auto-école que je possède toujours et que j'ai restaurée
En 1979, je vendais la 500 Four à environ 50.000 km sans aucune panne majeure.
Pour environ la même somme, j'achetais une 500 XT modèle 1977.
C'était une machine fantastique pour l'époque. Taillée pour le raid. L'avantage est qu'elle était réparable n'importe où avec n'importe quoi.
En 1980, avec un ami, nous sommes descendus en Egypte en passant par le sud de l'Italie. Je l'avais équipé d'un réservoir de 20 litres environ car le petit réservoir d'origine était totalement insuffisant.
La photo est prise en Alexandrie et Le Caire sur la route du désert
L'année suivante, durant les vacances, je descendais avec un pôte en Afrique.
Le voyage se poursuivit à 2 jusqu'à Tamanrasset puis il rebroussa chemin.
Je décidais de descendre sur le Niger.
Entre Assamaka et Arlit - Aout 81
Malheureusement, entre Agadez et Niamey vers Abalak, je me "mangeais" un veau, ce qui m'expédia d'abord à l'hopital de Tahoua puis ensuite à la clinique Gamkalley de Niamey.
Je ne m'étais rien pété, par contre j'avais une joli pizza au niveau de l'abdomen.
Après avoir détordu ma fourche à Mataforce, j'étais en train de remettre la bécane en état pour le retour lorsque le médecin me proposa de me faire rapatrier. Je vendais la bécane et rentrais en avion.

De retour en France, je roulais quelques temps avec la CB 250 puis j'achetais une 500 XLS HONDA.
C'est la seule machine avec laquelle je n'ai pas fait de grands voyages et pourtant j'ai connu une avarie majeure en revenant de Belgique en 1982.
Un roulement d'embiellage avait éclaté. Je la réparais et la vendais quelques temps après. C'est la seule moto qui ne m'ait pas laisser des souvenirs inoubliables.
En 1983, j'achetais la moto que je garderai jusqu'à présent.
Mon choix se porta sur une BMW 80 G/S. Pour la simple raison qu'à l'époque, ces machines étaient un gage de solidité et de voyages au long cours.
D'une conception déjà ancienne pour l'époque, elles étaient indestructibles pour peu qu'elles soient bien menées. Equipées de leur moteur Flat Twin boxer et de leur transmission à cardan, elles furent longtemps le seule type de moto fabriquées par BMW.
Pour résister au delà des années 80, BMW développa d'autres segments comme disent les commerciaux. Mais rien ne m'enlèvera de l'idée que la marque y a perdu son âme.
Mon premier voyage effectué en 1983 allait m'amener jusqu'en Turquie
Pour effectuer le grand voyage que je fis en 85-86 et qui allait durer presque 1 an, je l'équipais d'un réservoir de 25 litres et d'un amortisseur Öhlins que j'achetais chez Arcueil Motor.
Mes activités professionnelles me menèrent ensuite en Allemagne de l'Est de 83 à 84, le mur existait encore à l'époque.
Sur place, j'arrivais à acheter une MZ 175 pour 200 DM
L'avantage de l'Allemagne de l'est était que l'on pouvait circuler où l'on voulait.
Ce petit 2 temps peu poussé mais solide me permit de me balader dans pas mal de petits chemins Est allemand
A mon retour de mon grand voyage, je retrouvais un travail en 1987 dans le Zaïre de Mobutu. Avant de partir, j'achetais une 500 XT en pièces détachées à Cholet. Je la remontais et l'expédiais au Zaïre.
J'ai fait pas mal de randonnées autour de Kinshasa dans les années 87-91. Malheureusement, je n'ai que très peu de photos de la moto. Les seules que j'ai sont floues.
Suite aux trouble de 1991, je quittais précipitamment le Zaïre, une main devant, une main derrière.
J'y abandonnais lâchement ma XT. C'est d'ailleurs curieux, à chaque fois que j'ai abandonné une moto, c'était toujours une 500 XT. Va falloir que je m'en refasse une un jour pour me faire pardonner.
Je retrouvais un boulot à Ouagadougou en janvier 1992.
Au bout d'un an d'abstinence (de moto), je rachetais une Yamaha 600 XT à un Belge qui était descendu avec. Elle avait été un peu mascagnée et le moteur avait serré mais tournait encore.
Je l'ai remis en état et j'ai fait beaucoup de sorties autour de Ouaga.
Je l'ai toujours
En 2009, ayant la nostalgie des Flats et n'y tenant plus, j'achetais une R80 pourrie ayant appartenu à la gendarmerie Burkinabé.
Sa remise en état me couta une fortune et encore je ne peux m'en servir que les jours de parade. C'est plutôt une bitza fabriquée avec plusieurs pièces de modèles différents de BMW
Pour les longs trajets, en 2012, je ramenais ma 80 G/S qui dormait en France au garage depuis 1988. C'est actuellement ma moto principale
En 2013, j'achetais d'occasion une Ducati 696 Mostro comme on achète un gadget. C'est rigolo mais il faut dire que c'est plutôt une moto de jeunes. Et sur les routes africaines c'est pas non plus le panard. Je l'ai mis en vente.
En 2015 j'achetais une HONDA Transalp modèle 1991 que je restaurais légèrement. C'est une moto qui peut sembler assez lourde mais qui est finalement assez maniable même sur les petites pistes pour bicyclettes. Une machine que j'apprécie particulièrement.