Burkina Faso - Région Bobo - Banfora
Le Mouhoun à Dédougou (Volta Noire)
Le Mouhoun prend sa source au Burkina Faso, au sud-ouest de la ville de Bobo Dioulasso et s'oriente dans un premier temps vers le nord-est, parallèlement à la frontière malienne. Arrivée au niveau de la ville de Koiuri, la rivière entame une large boucle qui lui fait prendre la direction plein sud, ce qui entraîne la traversée nord-sud de la quasi-totalité du pays. Au sud, elle aborde le territoire ghanéen, formant dans un premier temps une portion de la frontière entre le Burkina Faso et le Ghana. Lorsqu'elle quitte le territoire burkinabé, elle joue d'abord le rôle de frontière ghanéo-ivoirienne. Elle quitte bientôt le territoire ivoirienet pénètre en plein territoire ghanéen, en entamant une boucle qui la mène en direction de l'est puis du nord-est. Après de nombreux méandres, la Volta Noire se jette dans le lac Volta au Ghana, mélangeant ainsi ses eaux à celles de la Volta Blanche. C'est après le confluent entre Volta Noire et Volta Blanche, confluent aujourd'hui submergé par ce lac, que débute le fleuve Volta proprement dit.
Sa longueur totale est de près de 1 000 kilomètres. Son bassin, principalement situé au Burkina Faso englobe presque la totalité du tiers occidental du pays
A une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, sur la route de Nasso, se trouve un site préservé et aménagé dont il faut rappeler la présence.
Connue de tous les habitants de Bobo et visite obligatoire des touristes, la Guinguette doit son nom au premier classement de la forêt du Kou en 1942. Lieu de repos des soldats français, elle fut nommée ainsi en référence aux petits établissements très prisés des parisiens et situés sur les bords de la Seine et de la Marne.
La forêt classée du Kou s’étend sur 115 hectares.
Deux rivières la traversent. Le Kou et La Guinguette, son affluent.
Le village de Koro est situé à 15 km de Bobo-Dioulasso, toutes ses maisons sont en banco et on le sépare en deux parties.
Situé à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Bobo-Dioulasso, il est implanté sur une colline rocheuse à 3 Km à droite sur l’axe Bobo - Ouagadougou. La population de KORO, composée de Bobo, Dioula, Peulh et Bobo-Dioula, est chiffrée à environ 30.000 habitants.
Le village est scindé en 2 parties : une partie paysanne et l’autre constituée de Forgerons. Les paysans s’occupent des cultures pendant toute la période d’hivernage et ne rejoignent le village qu’au terme des activités agricoles.
Le village de Koro (c’est à dire « le sage »), faussement appelé troglodyte, est en fait un village perché dans une zône granitique.
Il aurait été créé au XIème siècle par un chasseur appelé Guenelou Sanou, pour se mettre à l’abri des bêtes sauvages et des guerres.
Le rocher le plus haut permet une vue très large et ainsi de voir venir l’ennemi. C’était aussi l’occasion de donner des nouvelles aux autres villageois.
A l’origine, seul le village d’en bas existait ; il a fallu ensuite se réfugier dans le village perché en période de troubles.
Au XXème siècle, entre la fin de la colonisation et la fin des bêtes sauvages ; les habitants ont commencé à redescendre car l’eau et les terres agricoles se situent en bas de la colline.
Ce village est construit de cases traditionnelles bobo reposant sur du granit. Actuellement encore, les fondations d’une case sont faites avec du granit. Les hommes brûlent de gros blocs de granit afin de fragiliser la pierre avant de la casser avec de gros marteaux, des burins et des barres à mines.
Les cailloux sont alors entassés pour faire une dalle sur laquelle on verse du sable pour égaliser le sol.
La case en banco est alors construite sur cette dalle. Les femmes fabriquent les briques de banco avec une terre qu’elle vont chercher parfois loin car il n’existe aucune bancotière dans le secteur.
Le plafond des maisons est fait de bois posés à plat dont il faut assurer le renouvellement tous les ans, au point que les villageois préfèrent maintenant la tôle pour plus de commodités.
Les murs intérieurs sont blanchis avec de l’argile blanche (et non de la chaux comme on pourrait le penser).
A l’origine, le village perché était composé de 90% d’animistes avant l’arrivée des Dioula.
Actuellement il est composé de trois quartiers très différents :
Les agriculteurs, d’ethnie Bobo et de religion animiste (c’est le premier quartier que l’on rencontre lorsqu’on monte pour visiter le village)
Les forgerons et les potières, d’ethnie Bobo et de religion musulmane
Les commerçants, d’ethnie Dioula et de religion musulmane
Ce quartier animiste compte des fétiches un peu partout sur les maison pour les protéger.
Le fétiche principal (placé sur sur une sorte de pyramide, cf la photo en haut) est le plus ancien du village et vise à protéger le lieu.
C’est dans ce même quartier que se trouve un double fétiche, protecteur de jumeaux - sur lequel se déroule un sacrifice une semaine après la naissance de juneaux - avant de leur donner un nom ; une naissance gemellaire est considérée comme bénéfique pour la famille.
Les dômes de Fabedougou - L'église et la fontaine sacrée
Les dômes de Fabédougou résultent de l’érosion naturelle de l’eau et du vent qui pendant des millénaires ont sculpté le grés jusqu’à ce que se constituent des dômes très originaux.
On peut accéder aux dômes de Fabédougou par plusieurs chemins. Il est par exemple possible de s’y rendre par le haut des cascades. On peut aussi y accéder par une route praticable en véhicule
L'église
En traversant les dômes, on arrive à une église qui ressemble plus à un hangar qu'autre chose, par contre, le chemin de croix qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres est remarquable.
Je suppose que cette église a été construite à cet endroit pour concurrencer la fontaine aux sacrifices (animiste) située à 500 mètres
Ils auraient pu faire quelque chose de mieux - D'autant plus que l'entrée est payante contrairement à celle de la fontaine qui est gratuite
La fontaine sacrée
De réputation internationale, surtout connue dans les pays limitrophes, cette fontaine est visitée par ceux qui souhaitent faire un sacrifice en vue de la réalisation d'un voeux.
Autour de la fontaine, le sol est couvert de plumes de poulets, principales victimes des sacrifices.
Les oiseaux de proie y viennent par dizaines.
Les pics de Sindou
Ils sont situés dans le département de Sindou à 50 kilomètres de Banfora .
Depuis 2014, une route bitumée y conduit. La région est plus facile d'accès mais la nouvelle route est beaucoup moins pittoresque que la vieille piste.
C’est un ensemble de rochers en forme de pics. Ces pics représentent d’étonnantes cheminées façonnées par l’érosion. Deux pistes permettent d’accéder au sommet. Une mosquée délimitée par des pierres sert de lieu de culte où toute personne peut aller présenter des offrandes et formuler des souhaits. Mais, seules les personnes saines de corps sont habilitées à le faire.
Sindou est un village Sénoufo, chef-lieu de la province administrative de la Leraba, dans l’ouest du Burkina Faso. Cette agglomération est célèbre pour trois raisons principales. D’abord, elle marque l’entrée dans le pays sénoufo. Ensuite, la région de Sindou est une zone de grande production fruitière. Et du point de vue touristique, on a les fameux pics de Sindou à un kilomètre des habitations.
Autrefois, l’endroit servait de refuge aux villageois pour se protéger des incursions ennemies. Plus important, le site est aussi un endroit sacré où se fait l’initiation des jeunes garçons. Si le tourisme rapporte des revenus, un village ne peut recevoir une grande masse d’étrangers et demeurer intact. Et cela va plus loin. Si les autorités ont pu électrifier le village, cela signifie télévision et téléphone portable. Autant de nouveautés qui ouvrent d’avantage sur le monde extérieur.
Les rochers taillés sur mesure par les phénomènes de la nature ne portent aucune trace de l’action humaine ; et pourtant, tout porte à croire à une griffe de l’Homme, au regard des représentations, des images, des figures et des formes diverses qu’ont et inspirent ces rochers multiséculaires.
A certains niveaux au dessus des pics, il est facile d’observer des individus, des groupes d’individus en concertation, des familles, une cour royale avec le chef et ses gardes, bref toute sorte d’imaginaire possible ; tout cela sorti des roches. Un véritable mystère qu’il vaut mieux vivre que de se faire raconter.
"L'étranger a de grands yeux mais il ne voit pas tout" dit un proverbe Senoufo
Le Village Troglodyte de Niansogoni (Banfora)
Le village de Niansogoni est un petit village semi-troglodyte, perché en haut d’une falaise, qui servit de refuge à une communauté menacée par la guerre.
Niansogoni est à 40 kms de Sindou, chef lieu de la province de la Léraba (535 kms
de Ouagadougou). Niansogoni en Sénoufo signifie « entre les collines ». Le nom Wara du village « kwomu » (« 10 familles ») rappelle les dix familles qui créèrent le village.
L’habitat troglodyte était habité par les « wara »,ethnie apparentée au groupe Sénoufo.
Le terme « wara » en dioula désigne « les panthères » expression qui leur aurait été donné par les guerriers samoriens lors des guerres tribales qui ensanglantèrent la région. Les derniers habitants de Niansoroni à abandonner le site et à s’installer dans la plaine, le firent en 1980. Ceci explique le bon état général de ces habitats troglodytes et la présence d’un mobilier archéologique très riche : jarres, greniers de forme ogivale superbement décorés, divers ustensiles et outillages (lames de houe, marmites, des cors en fer…)
Sentier par lequel on accède au village sur la colline (1 heure de marche de l'endroit où on gare le véhicule
Ce premier site burkinabé est bardé de hauts murs et s’étend sur 11 130 m2. C’est la mieux préservée des dix forteresses que compte la région du Lobi. Il s’inscrit aussi dans un ensemble plus large qui compte une centaine d’enceintes en pierre, reflétant la puissance du commerce transsaharien de l’or. Vieilles d’au moins mille ans selon des découvertes récentes, ces ruines sont situées près des frontières du Togo et du Ghana entre les villes de Gaoua et de Banfora.
L’emplacement a été occupé par les Lohron ou les Koulango qui contrôlaient l’extraction et la transformation de l’or dans la région à l’apogée de cette exploitation aurifère (XIVème au XVIIème siècle). Beaucoup de mystère entoure ce site dont une large part n’a pas encore été fouillée. Au cours de sa longue histoire, Loropéni semble avoir été abandonné à plusieurs reprises. L’abandon définitif est intervenu entre le début et le milieu du XIXème siècle. Ce site promet encore beaucoup d’informations.
Les spectaculaires et mémorables ruines de Loropéni consistent en des hauts murs impressionnants de moellons de latérite, allant jusqu’à six mètres de haut, entourant un grand établissement abandonné, sont les mieux préservés parmi les dix forteresses similaires que comporte la région du Lobi, et font partie d’un plus grand ensemble d’une centaine d’enceintes en pierre. Elles semblent refléter la puissance et l’influence du commerce transsaharien de l’or et ses liens avec la côte Atlantique. De récentes fouilles ont permis des datations au carbone 14 suggérant que les murs d’enceinte de Loropéni remontent au moins au XIe siècle de notre ère et que le site a connu une période florissante entre le XIVe et le XVIIe siècle, plaçant le site au cœur d’un réseau de constructions.
Loropéni est l’exemple le mieux préservé d’un type d’établissement fortifié dans une vaste région de l’Afrique de l’Ouest, associé à la tradition de l’extraction de l’or, qui semble avoir persisté pendant au moins sept siècles. Étant donné sa taille et sa portée, Loropéni reflète un type de structures assez différent des villes fortifiées de l’actuel Nigeria, ou des villes du haut Niger qui s’épanouirent dans les empires du Ghana, du Mali et Songhaï. Elles peuvent donc être considérées comme un témoignage exceptionnel d’un type d’établissement généré par le commerce de l’or.