Le coronavirus en Afrique - une formidable opportunité pour les petites et moyennes entreprises spécialisées dans le détournement des aides et des profits annexes.
En Guinée comme au Burkina, les déplacements sont rigoureusement réglementés afin d'éviter la propagation du covid19 virtuel et rémunérateur.
Article d'un journal d'investigation Guinéen. (J'adore le style- On s'y croirait)
La semaine dernière, je me suis rendu au Ministère de la Santé. Pour une enquête sur la délivrance des documents d’autorisation de voyage à l’intérieur du pays. Je me suis retrouvé dans l’enceinte de ce département, après des formalités dues aux barrières anti coronavirus. Un vigile des lieux de me jeter un regard perçant. Et il articule :
Tu es venu voir qui ?
J’ai répondu que j’ai rendez-vous avec une personne pour me délivrer un document de voyage.
Qui, quel est son nom ? Gronde-t-il
J’ai répondu que je ne connais pas le nom de la personne. Que j’ai parlé avec elle au téléphone.
Il m’a conduit dehors et m’a murmuré à l’oreille « Tu es venu pour les laissez passer ? ». J’ai dit « Oui ». Et le vigile, salive dans la bouche de marmonner. « Si je t’aide, tu me donnes combien ? ». J’ai répondu que c’est mon oncle qui doit payer l’argent. Qu’il faut que je me réfère à lui. .
Le vigile s’énerve : « Non, mais je peux t’aider »
Moi: comment ?
Il répond : « Je te donne le numéro d’un ami il a beaucoup de laissez-passer à vendre »
Moi : OK
Il me donne le contact de son ami et je l’appelle. Je lui donne le téléphone pour communiquer avec cet ami. Et le vigile de dire « Un autre est là pour l’affaire « . L’autre au bout du fil laisse entendre qu’il est en réunion et qu’il rappellera dès après
Le vigile, tout excité de me souffler à l’oreille « C’est une bonne affaire. Envoie, je vais manger un peu ».
Je lui ai dit que mon oncle ne m’a donné que le transport, que je devais retourner jusqu’à Kagbelen. Il me répond « Envoie le prix de l’eau et n’aie pas peur. Même hier, j’ai aidé quelqu’un ici ». Peu de temps après, le Monsieur qui était en réunion m’appelle.
Allô: c’est toi qui m’a appelé le matin avec Sory ?
Moi: oui Monsieur, c’est moi !
Lui: OK, mon bosse était en réunion. Tu veux quoi?
Je réponds « votre ami m’a dit que vous pouvez m’aider à avoir un laissez-passer me permettant de circuler à l’intérieur du pays ».
Lui: tu as combien ?
Moi: c’est pour un oncle pas pour moi ?
Lui: alors toi tu es où ? dit-il
Moi: Je suis à Almamya à Kaloum, pour l’instant.
Lui: alors, viens me trouver à la fédération guinéenne de football. Tu connais là-bas ?
Moi: Non, mais je vais demander attendez moi.
Quelques minutes après, j’arrive à la fédération guinéenne de football. Je vois une voiture 4/4. A bord, deux personnes. Un côté chauffeur, un côté passager. Un d’entre eux me demande d’approcher. Il baisse les vitres fumées. Je vois que le second occupant de la voiture est un Chinois pur-sang. Le Chinois, dans un français désarticulé, me demande de monter à côté de lui. J’ai décliné l’invitation. C’est ainsi que le Chinois a ouvert un gros sac, il m’a montré les laissez passer guinéens. Il referme le sac et se met à me regarder
Son binôme de la voiture nommé « Bissiri ». Descend. Il me tire pour qu’on aille discuter. Aussitôt, le chinois nous rappelle, il confisque nos téléphones au motif qu’il ne veut pas qu’on enregistre la négociation. Bissiri et moi, on s’éloigne du Chinois qui nous a à l’œil.
Je demande à Bissiri pourquoi laisser nos téléphones avec son patron
Il répond: Les Chinois, c’est comme ça leur affaire.
Et on engage la conversation.
Ton oncle c’est un commerçant ou quoi ?
Moi: non, c’est un vendeur de véhicule
Lui: Ne dis pas au Chinois que c’est un vendeur de voitures. Au cas s’il te demande, tu dis c’est un chauffeur.
Moi: OK
Il se tourne vers le Chinois et lui dit « Mon patron laisse les laissez passer à six (6) millions de francs guinéens.
Moi: Euh grand c’est trop.
Lui : tu as combien ? Tu sais ce laissez-passer est valable même après le covid. C’est pourquoi le Chinois le vend à ce prix
Moi: l’affaire ce n’est pas pour moi, c’est pour mon oncle. Il faut que je lui demande
Lui: Si ton oncle est prêt, il peut faire un dépôt de 2,500.000 francs guinéens. Si tu es prêt à 18 heures, je t’envoie le laissez passer, tu me trouves au restaurant « Mouna internet ».
Moi: comme, j’ai ton numéro je vais appeler mon oncle d’abord.
Lui : comme tu veux.
Voilà comment, on s’est séparé. Le lendemain à 10h32 min, j’ai appelé Bissiri, il m’a dit que si je n’avais pas l’avance, le Chinois a dit qu’ils ne vont pas venir
J’ai demandé à Bissiri, comment se fait-il qu’un Chinois revende des laissez-passer guinéens sur le territoire guinéen. Il m’a dit que ce Chinois a beaucoup d’amis médecins et beaucoup de connaissances au ministère de la santé. Qu’il fait des affaires pour ceux-ci. Il m’a dit que si je doute de la fiabilité du document du Chinois, que je n’ai qu’à demander à des chauffeurs, qu’il peut me montrer, et auxquels le chinois a donné des laissez-passer moyennant 5 millions de francs guinéens. Lui, le démarcheur Bissiri, il empoche 300000 gnf de ce montant m’a-t-il confié.
Une enquête menée par Abdoulaye Bah pour couleurguinee
Un chinois vend de fausses autorisations en Guinée (Cliquer sur le lien pour avoir la page originale du journal)
COMMENTAIRE
On voit bien que la lutte contre le coronavirus est l'affaire de chacun en Guinée.
Quel patriotisme! et l'ami Chinois dans son gros 4x4 est à l'image de tous ces compatriotes, un père, un frère et même une mère pour les Africains. Et que dire des médecins Guinéens prêts à sacrifier leur vie pour leurs semblables...quel exemple admirable pour la jeunesse Guinéenne et mondiale.
Ainsi, grâce à l'effort de chacun, la Guinée est en train de gagner la guerre contre le Covid19. Cet excellent article montre que la grandeur de l'âme humaine parviendra toujours à triompher des épreuves envoyées par le Très Haut, en cette période bénie de Ramadan, pour raffermir notre foi et démontrer la bonté de l'être humain envers ses semblables... Merci, merci, merci.
Heu? 6 millions de Francs Guinéens ça fait 600 Euros, c'est ça? Ca fait pas un peu cher ?
Au Mali, un certificat de bonne santé pour pouvoir ressortir du pays vous coutera 150.000 Fcfa (225 Euros).
Et ça, ce sont des petites mains. Entre l'argent des aides détournées, les faux masques et les faux médicaments, la corruptions à tous les niveaux, le Covid19 est une formidable opportunité pour les petites et moyennes entreprises spécialisées dans le détournement des aides et des profits annexes. Pour les plus ambitieux (politiciens, hommes d'états, directeurs des grosses sociétés étatiques,...), l'unité est le million de $.
Maintenant, si vous souhaitez aider l'Afrique n'hésitez pas. Vos dons serviront à acheter le nouveau modèle Hybride de chez Mercédes, la BMW surpuissante pour Madame et la dernière Audit, celle qui est si jolie, pour le 2ème bureau. A moins qu'ils ne servent à réparer l'hôtel particulier dans le XVIéme arrondissement de Paris. Quoique que certains procès envers des gouvernants Africains indélicats appellent à la retenue. Heureusement qu'il y a d'autres pays.
Les investisseurs Chinois vendeurs de faux médicaments, de faux masques et magouilleurs en tout genre seront aussi ravis de recevoir vos subventions. Ce qui est admirable avec les Chinois, c'est qu'après avoir dévasté les économies africaines, empoisonné les populations avec des marchandises pourries, pillé le sous sol, acheté des terres en Afrique en expropriant salement les habitants, saccagé l'environnement, ils se lancent dans l'escroquerie qui était le domaine des Africains. Trop forts ces Chinois.
Et les pauvres, les laisser pour compte qui ne vivent qu'avec 1 Euros par jour? C'est le mois béni de Ramadan, Dieu, l'Unique, le miséricordieux est là pour eux. Et puis "Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas."
"Donnez, donnez, dodo-onnez,
Donnez, donnez moi,
Donnez, donnez, dodo-onnez,
Dieu vous le rendra…"
Enrico Macias - Le mendiant de l'Amour