15 Février 2021

Publié par Julio Von Gepetto

Afrique : A la recherche des vestiges oubliés : Sites 1 et 2

Trouver des sites historiques ou préhistoriques n’est pas simple. Si quelques uns sont facilement visibles, la plupart sont cachés, soit parce qu’ils sont abandonnés et oubliés, soit parce qu’ ils étaient le lieux de rituels et ne devaient pas être découverts par quiconque d'étranger à ces pratiques.
D’autres encore sont porteurs de malédictions, ce qui à pour effet de décourager les éventuels explorateurs.

La recherche commence toujours par un signe ou une information.
Le signe peut être une gravure, une peinture ou un objet aperçu par hasard.
J’ai découvert certains endroits en recherchant des traces d’animaux afin de faire de la photo animalière.
Un site est rarement isolé et il y a de fortes chances qu’il en existe plusieurs dans le même secteur qui peut couvrir plusieurs kilomètres carrés.
Un information peut provenir de n’importe qui ou de n’importe où. Par exemple d’une vague publication sur internet qui peut s’avérer partiellement ou totalement fausse.
Ce peut être aussi une rumeur :
‘J’ai un ami qui a un ami qui connaît quelqu’un qui...C’est l’histoire de l’homme qu’a vu le facteur qu’a vu l’ours... Là aussi l’info peut être complètement erronée, volontairement ou involontairement.

La plupart des infos trouvées sur le net se sont révélées imprécises ou fausses. En particuliers en ce qui concerne les coordonnées GPS qui parfois étaient erronées de plus d’un kilomètre. Pas vraiment l’idéal pour trouver un site que l’on ne voit pas si on passe à moins de 10 mètres.
Je ne jetterai pas la pierre à ces personnes.
Le but est de préserver intactes ces richesses du passé. Si le chercheur-découvreur est un passionné respectueux de ces reliques, il y a de fortes chances pour que si le site se démocratise, moins d’une année après, les gravures ou peintures originales seront mélangées aux graffitis plus récents.
Les représentations anthropomorphes vieilles de plusieurs centaines d’années voisineront alors avec des hiéroglyphes tels que : ‘Mamadou éme Bintou’ et ‘Jété ici an 2020’..nettement plus récents. Le sol sur lequel nous marchons respectueusement sera jonché de sacs en plastique, de bouteilles d’eau ou de soda.
Les morceaux de céramique et les outils de pierre disparaîtront car chacun voudra ramener à la maison un souvenir gratuit de cette aventure.

Après avoir fait le tri des données récoltées sur internet et conservé celles qui semblent les plus dignes d’intérêt, il faut encore se servir de l’ordinateur.
Google earth offre une remarquable précision de détails. Bien sûr, ça ne va pas jusqu’à la découverte des lieux intéressants mais le relief ou une vue aérienne peut donner une bonne indication.
A ce stade, une visite sur le terrain s’impose. Si on a réussi à identifier un secteur, il faut chercher mètres par mètres des gravures, des peintures, des objets ou n’importe quels autres signes.
Il arrive que l’on passe des heures sans rien trouver et parfois, un soir, alors que le découragement vous envahi, vous tombez sur ce que vous n’imaginiez pas pouvoir découvrir. Il vous faudra y revenir plusieurs fois car certaines trouvailles sont très bien cachées.

Dés lors que plusieurs sites ont été découverts, il peut exister une certaine corrélation entre eux que Google earth permet de découvrir. Par exemple, une orientation géographique ou bien un secteur délimité.

Certains sites peuvent être aussi d’époques différentes allant du néolithique à des périodes vieilles de quelques centaines d’années seulement. Ils peuvent aussi exprimer différentes cultures qui peuvent aussi avoir des liens entre elles.

Dans les articles suivants, on trouvera des signes abstraits, des gravures et des dessins zoomorphes ou anthropomorphes dont certains semblent avoir une relation entre eux.
Ce qui est justement surprenant, c’est cette diversité de graphisme qui vont de l’abstrait jusqu’à des figures beaucoup plus représentatives en parcourant toutes les nuances de l’évolution.

Dans cette région, il existe de très nombreux sites historiques ou préhistoriques. Malheureusement, très peu de personnes s’y intéressent et comme rien n’est fait pour leur préservation, ils finiront par tomber dans l’oubli puis disparaîtront totalement à cause de l’érosion naturelle et des feux de brousse destructeurs.
Je n’ai trouvé qu'une douzaine de sites dans cette région mais il en existe de nombreux autres. Certains semblent connus par certains initiés, d'autres semblent être totalement inconnus.
Pour éviter un article trop long, j’ai scindé en plusieurs articles.
On pourra remarquer que les sites ont tous une spécificité. Certains n’ont que des signes abstraits, d’autre que des représentations zoomorphes ou anthropomorphes, d’autres encore mélangent les 2.

D'autres sites sont alignés entre eux et comportent des lignes orienté Sud-Ouest - Nord-Est, indiquant qu'ils font partie d'un ensemble.

Toute information apportant une quelconque lumière sur ces mystérieuses gravures sera la bienvenue.

Note : Durant toutes ces visites, aucun objet n'a été emporté, aucune gravure ou peinture n'a été détériorée ou même touchée. Même le procédé consistant à mouiller certains signes n'a pas été utilisé. Le traitement numérique de l'image étant suffisant pour faire ressortir les dessins.

C’est parti pour la visite!

SITE N°1

Les sites sont dans la végétation et il faut parfois jouer de la machette pour y accéder.

Quelle belle surprise lorsque l'on commence à faire les premières découvertes

La majorité des gravures se situent sur une corniche difficilement accessible.

Il semblerait que ce site ne soit pas connu, contrairement à d'autres que nous verrons plus tard et dont on trouve des traces sur internet. Il est effectivement assez difficile à découvrir.

En plus de se situer dans des endroits difficiles d'accés, le site est recouvert de poussière et de végétaux qu'il faut dégager.

On remarque des cupules assez grosses, ainsi que des figures formées de points qui peuvent être rondes mais aussi de formes allongées. Ces figures sont différentes de celles trouvées en haut des falaises et ne semblent pas faire partie du culte du Dieu Dô comme certains archéologues l'ont supposés. Par contre, intuitivement, on pense à un lieu de culte.

Il est très difficile de se faire une opinion, car non seulement le site est oublié mais aucun habitants des villages alentour n'a d'idée de qui a pu tracer et creuser ces vestiges.

La corniche est située à plusieurs metres de hauteur et une escalade est nécessaire pour y accéder. On voit aussi sur cette photo le risque de disparition de ces gravures par érosion et usure de la pierre.

On remarquera le bol en bas à droite qui possède des petits trous sur sa demi circonférence.

On remarquera l'usure des gravures

En bas de la corniche, il existe plusieurs pierres gravées qui sont plus accéssibles

Certains sont dans des endroits difficiles d'accés.

La particularité de celle-ci est qu'elle semble ne pas avoir été finie. On voit encore les empreintes du percuteur qui servait à tracer.

A un certain point, la corniche est bouchée par des éboulis difficile à franchir. J'ai pu prendre des photos des gravures avec un zoom.

On remarquera le travail de l'érosion et la fragilité de ces vestiges.

Au premier plan, le bloc qui bouche le passage

Un peu plus loin, la végétation est telle qu'il est difficile de savoir s'il existe des gravures.

SITE N°2

A quelques mètres du site 1, on trouve un second site dons certaines gravures semblent très vieilles et commencent à disparaitre. D'autres symboles semblent plus récents.